dimanche 24 janvier 2010

Mayotte: une affaire de génération et d'éducation

Mayotte : une affaire de génération et d’éducation.

Comment l’expliquer à ma fille ? (2)

Ma mémoire me dit – on est partiale et partielle. Je ne suis pas assez décoré et ne porte pas les insignes des anciens combattants du militantisme et du patriotisme en vogue de nos jours.

Je n’appartiens à aucune caste. Je ne fréquente plus depuis des lustres les rassemblements et les manifestations dénonçant la politique » infâme », « génocidaire » le mot est souvent employé, de la France coloniale, impérialiste et responsable des maux qui assaillent le pays de ta grand-mère.

Je le reconnais volontiers. Je ne détiens pas la vérité historique. Je ne te fais pas un cours d’histoire ni de droit international que les érudits, professeurs à l’université des Comores, chercheurs es qualités seraient seuls en mesure de te le dispenser. Des livres et des articles, ils en écrivent dans les blogs, la presse et les forums de discussions. Tu auras le loisir de les découvrir, de les décortiquer et de les analyser pour te forger ton opinion plus tard.

Mais sais tu, que pour une catégorie de maorais, je suis un « savant mélange des blacks panthères et de Gandhi qui t’incite à la haine et dois être banni de la société » (sic). L’indulgence n’est pas de leur côté.

Pour d’autres, j’omets sournoisement d’exposer mes visées nationalistes et ma nostalgie pour » une unité comorienne impossible et irréaliste ». Je serai un donneur de leçons d’histoire aux maorais qui n’en ont pas besoin. Ils sont des bons connaisseurs en la matière. Dont acte.

« Bien au chaud dans notre 93 (département de la Seine Saint - Denis), passeport tricolore en main, nous reproche t –on, j’aurai traité les Maorais de « Gaulois atteints par le syndrome de la Jackson mania » (sic).

Je n’ai aucunement employé ce qualificatif, trop péjoratif à mon sens bien que certains de mes concitoyens l’utilisent. Mais, je t’avoue qu’il fut un temps pas si lointain, l’école républicaine de Jules FERRY, aux accents qui sentaient fort bien le bon vieux temps des colonies, nous apprenait que « nos ancêtres étaient des gaulois et vivaient dans des cavernes… » . Mais tu l’as compris ma fille, comme ta petite cousine de Mayotte également, vos aïeux viennent du continent africain, de l’île rouge de Madagascar, de Shiraz, du Yémen, d’Europe et d’ailleurs…. c’est ce cosmopolitisme qui singularise notre archipel et qui nous rends fiers.

Comprends tu, ma fille, la raison pour laquelle j’éprouve l’envie et persiste à te raconter modestement cette petite histoire, au regard de mon expérience et de mon vécu?

Mes contemporains écrivent l’histoire à leur guise. Du côté de Mitsamiouli où je suis né, de Domoni à Fomboni, en passant par M’tsapéré, les positions se raidissent, s’exacerbent et accentuent l’incompréhension mutuelle née depuis cette mémorable journée du 6 juillet 1975, date de l’indépendance des Comores.

Et pourtant ! Trente quatre années se sont écoulées, depuis. Du côté de Moroni, quatre coups d’état ont été perpétrés et moult régimes se sont succédé. Ali Soilhi a déposé Ahmed Abdallah le 3 août 1975, à peine un mois après la déclaration unilatérale de l’indépendance des Comores. C’est l’Acte « UN » du séparatisme dénoncé avec fracas aujourd’hui que la mémoire collective oublie, car il ébranle et met terriblement en cause la mythologie du héros et révolutionnaire, leader d’une époque très singulière de notre histoire nationale.

« Les putschistes » rassemblés autour du Front national uni (FNU) dont le chef de fil était le tribun et tonitruant Ali Soilihi Mtsachiwa du parti « UMMA » croyaient bien servir les intérêts des Comoriens en se débarrassant ce jour là d’Ahmed Abdallah, président affairiste, représentant de la bourgeoisie féodalo- compradore, comme nous aimions l’appeler en ce temps là.

Un gage qu’ils voulaient donner au président Valéry Giscard d’Estaing et à leurs amis maorais, Marcel HENRY, Adrien Giraud et Younoussa Bamana. Par ce geste, les auteurs de ce pronunciamiento voulaient recoller les morceaux et ramener ces leaders politiques à la raison en acceptant d’intégrer le Front national uni pour élaborer ensemble les institutions démocratiques du jeune Etat comorien.

La « marche rose » du 21 novembre 1975 s’est soldée par un fiasco total pour ne pas dire une humiliation. Cette opération n’était que de la poudre aux yeux que l’on caractériserait aujourd’hui de coup de pub ou de communication. Conduite par Ali Soilihi et quelques jeunes Mapindunzi à bord du coucou d’Air Comores, compagnie aérienne dont le propriétaire Yves LEBRET deviendra plus tard l’ambassadeur du régime soilihiste, les « marcheurs » voulaient affirmer l’appartenance de l’île de Mayotte à l’ensemble comorien.

Ils ont rebroussé chemin, de peur de se faire lyncher par les »SORODA » rappelés et mobilisés d’urgence par les leaders du Mouvement populaire Maorais (MPM). Les barricades érigées et l’affluence nombreuse de manifestants brandissant des banderoles francophiles ont repoussé cette attaque qui n’en fut pas une. Ils ont donné raison aux maorais, qui à leur tour, ont lancé un défi à la France en lui témoignant leur détermination et leur ferme volonté d’être « français pour être libres ». A chacun son slogan, ma fille.

De cet épisode peu glorieux, ma fille, les comoriens n’ont retenu que l’expression « TAYARI YA HWENDA MAORE » traduction littérale, prêts à aller à Mayotte, entendez à libérer l’île comorienne de Mayotte. Un slogan très vite tombé aux oubliettes. Les souffrances et les privations endurées pendant le règne de la pseudo- révolution Soilihiste ont relégué le patriotisme au dernier rang des préoccupations des populations des îles.

Le bain de sang qui a coulé à Mbéni et à Anjouan pendant le débarquement annonçait les prémisses d’un régime fascisant. Il renforçait et légitimait les arguments développés par les leaders du MPM qui craignaient la « dictature des anjouanais et des grands comoriens », abondamment répandus dans la presse de l’Action Française, principal groupe de pression de la cause maoraise à Paris.

Et pourtant, sur le plan diplomatique, l’offensive lancée par le jeune Etat auprès des instances internationales a remporté des succès indéniables. Idi Amin Dada, président en exercice de l’Ouganda, l’ogre de triste renommée, le colonel Mouamar Khadafi, chef de la Jamahiriya lybienne et la « République populaire de Chine (la grande RPC) du grand timonier Mao ZE Dong que nous vénérions, ont été parmi les premiers Etats à reconnaitre l’indépendance des Comores.

Le sacre intervient le 12 novembre 1975, date de l’admission des Comores à l’ONU. Le jeune Etat comorien est reconnu dans ses frontières naturelles, à savoir Anjouan, Mohéli, Mayotte et la Grande Comore.

Depuis, les grandes instances internationales, l’union africaine, la conférence des pays non alignés, la ligue arabe, l’organisation de la conférence islamique délibèrent et votent des résolutions favorables à l’unité des Comores et à sa souveraineté nationale.

Baptisé « Etat comorien » à sa naissance, il est devenu « République fédérale islamique des Comores » puis Union des Comores. L’instabilité chronique marquée essentiellement par les coups d’états et les querelles politiques interminables d’une classe politique immature et changeante explique cet état de fait.

Mais peu importe, argumentent tes tontons de l’autre rive. L’intégrité territoriale des Comores est une affaire nationale qui doit emporter l’adhésion totale de tout un pays et de tout un peuple. Les actes des gouvernants ont-ils toujours été conformes aux discours, me demandes tu assez souvent?

Hélas, non. Les militants les plus acharnés et irréductiblement attachés à la réintégration de Mayotte dans le giron comorien reprochent à tous les gouvernements successifs d’avoir lâché et abandonné cette cause « au nom de la Réalpolitik ». Intox, propagande ou dure réalité ? Les historiens nous le confirmeront dans les années futures car trop tôt pour en tirer des conclusions hâtives.

Quand je te parlais ma fille, de complexité de ce « contentieux ou différend franco- comorien » il faut croire que c’est plus compliqué qu’il n’y parait. Les arguments historiques, juridiques et politiques fourbis et étayés par les deux parties semblent inaudibles et ne les font pas fléchir.

Chaque partie campe dans ses positions. L’Union des Comores soulève légitimement le droit international et les principes généraux appliqués jusque là par la communauté internationale en matière de décolonisation et d’autodétermination des peuples.

Pendant que les frères Maorais demandent obstinément aux autorités politiques comoriennes de respecter le choix exprimé à maintes reprises lors des référendums de demeurer dans la République française.

Mais rassures, toi. J’ai connu un temps où les discours étaient beaucoup plus virulents. Marcel Henry, Younoussa Bamana et Adrien Giraud, leaders historiques du MPM étaient considérés comme des anti -nationaux, des traîtres et des valets au service de l’impérialisme. Mais Ahmed Abdallah et Ali Soilihi n’échappaient pas à cette logorrhée révolutionnaire.

Les mêmes qui déversaient ce venin, jetaient les anathèmes et l’opprobre sur leurs opposants politiques atténuent leurs discours aujourd’hui. La curée anti Bamana et Marcel a disparu du vocabulaire et de la phraséologie des « rattachistes »depuis la décennie 90. Les attaques les plus virulentes et les plus violentes visent frontalement aujourd’hui la France.

Rassemblés autour du Comité Maoré et d’une kyrielle d’associations, les défenseurs de l’intégrité territoriale ont pour cible d’attaque, la France, accusée de déstabiliser les Comores. Elle serait responsable des coups d’états permanents qui ont marqué la vie politique comorienne et des assassinats des présidents Ali Soilihi et Ahmed Abdallah.

La France commet « un génocide » selon les partisans de la réintégration de Mayotte en refusant d’abroger le décret instaurant le visa « Balladur » responsable des milliers de morts qui gisent dans les eaux séparant Anjouan des côtes maoraises.

Ironie de l’histoire, les acteurs politiques maorais actuels semblent moins attaqués par les défenseurs de l’intégrité territoriale. La nouvelle variante du discours « rattachiste » s’articule autour de nouvelles problématiques.

Signe d’apaisement, prise de conscience tardive ou évolution des mentalités politiques? C’est la question qui me taraude, que l’on peut se poser et qui mérite d’être débattue des deux côtés de la rive.

La vision manichéenne du siècle précédent doit céder le pas. Il est fini, le temps où la cause maoraise affichait le sentimentalisme francophile pour convaincre les français de l’Hexagone de leur attachement et de leur fidélité séculaires à la France Eternelle. Ce combat mené de main de maître par le MPM au siècle dernier a atteint son objectif le 29 mars 2009.

Les résultats du referendum du 29 mars 2009 attestent et confirment la volonté des maorais à poursuivre encore leur chemin avec la France, dans un statut qu’ils croient figé et coulé dans le marbre. Pour combien de temps et dans quelles conditions ce statut départemental durera t-il ? Quelles seront ses implications concrètes dans les fondements des valeurs morales, religieuses, sociétales et du développement économique et social de cette île ? Quelles seront les élites politiques et administratives de demain et quelles revendications porteront t - elles? Nul ne le sait à ce jour et ne saura donner des réponses définitives à ces interrogations.

A l’évidence, du côté de Moroni, l’acceptation de l’ancrage définitif de Mayotte dans la République française, en devenant en 2011 le 101 ème département paraît inacceptable. Il signifierait une trahison nationale qu’aucun comorien ne pardonnerait.

Les comoriens ont besoin d’un talisman. Ils s’accrochent à cette revendication, la seule et unique qui vaille, dans un pays profondément traumatisé, meurtri et appauvri. Pour oublier nos désillusions, nos rêves brisés d’une décolonisation chaotique, inaboutie et complètement ratée, car mal pensée et peu populaire, nous nous sommes trouvés un nouveau rêve : le combat pour l’unité nationale.

Une bataille qui dépasse les clivages de classes (la révolution n’est plus au goût du jour), de générations ni de sexe( on parle de genre semble t-il). Gouvernants et gouvernés, main dans la main, préconisent la politique de « l’union sacrée » autour de la revendication territoriale. Le discours officiel est tentant. Mais le peuple, cette majorité silencieuse, aspire à de meilleures conditions économiques et sociales.

Il n’est pas dupe et mesure les maigres résultats obtenus. Aucune avancée significative n’est enregistrée par la diplomatie comorienne trente quatre ans après l’admission des Comores à l’ONU. Les soutiens diplomatiques se limitent aux réaffirmations des déclarations de principes. Pire, les responsables politiques vont même jusqu’à s’accuser d’avoir retiré depuis des années l’inscription de la question maoraise à l’ordre du jour de l’assemblée générale de l’ONU( coincidence troublante mais heureuse, elle est réinscrite juste pendant la campagne des législatives du 6 décembre 2009) .

Seuls les bénéficiaires des largesses des régimes des années post-indépendance semblent se satisfaire de cette posture et entendent la faire partager à tous les concitoyens. Eux, qui voyagent et circulent librement à Mayotte, visa Balladur apposé sans aucun souci par les autorités consulaires françaises de Moroni. Ces protégés, socialement bien intégrés dans le système, ont du patriotisme à revendre. Ne vont-ils pas jusqu’à « vendre la citoyenneté comorienne aux plus offrants » et la main d’œuvre bien fraîche, jeune, robuste, diplômée à nos coreligionnaires des pays du Golfe, peu soucieux de la valeur et des libertés humaines ?

Ceux la même qui dénoncent les forfaits de cette « France coloniale » tissent leurs réseaux et utilisent les relations d’Etat à Etat pour jeter des milliers de comoriens dans la clandestinité en France, visas courts séjours « vendus et monnayés à prix d’or ».

Pendant ce temps, les laissés pour compte de la société inégalitaire et injuste que ces « honorables faiseurs de rêve » ont enfantée s’entassent dangereusement dans des bateaux de fortune (les Kwassa) et tentent de regagner « Mayotte »le nouvel Eldorado, leur « rêve » à eux. Combien des manifestants qui brûlent de temps à autres le drapeau tricolore ont tenté au moins une fois ou eu l’idée de faire la traversée sans retour Anjouan – Mayotte ?

Qui parmi nous tous, qui avons le privilège de manger à notre faim, d’éduquer nos enfants, nous soigner et secourir les nôtres en cas de besoin, ne connait pas une femme ou un homme, jeune et moins jeune qui rêve de Mayotte à défaut de franchir les frontières de l’espace shengen ?

Le rêve de l’unité nationale inscrit sur les fonts baptismaux, aussi magnifique qu’il soit, ne soigne pas ces femmes et ces hommes dépourvus de tout système de soins et de protection sociale dignes de ce nom. Aussi populaire qu’il soit, ce rêve n’offre pas de débouchés ni d’emplois à cette cohorte de jeunes sortis du système éducatif par milliers et sans aucune perspective d’avenir.

Ce beau rêve conforte en revanche les positions des « bien établis », ces politiciens surgis de nulle part qui ont érigé la corruption, le Mkarakara, la Cour et la courtisannerie, l’assistanat, l’émigration de ses forces vives et la diplomatie de la mendicité en un système et mode de gestion des affaires de la nation.

On m’objectera avec forte conviction qu’il vaut mieux « être pauvre, libre, indépendant et souverain » que « colonisé et aliéné ». L’ode des vétérans du Pasoco renaît et retentit jusqu’aux banlieues des grandes métropoles hexagonales où une partie de notre jeunesse, en manque de repères politiques et idéologiques la recueille avec enthousiasme. Mais elle n’enchante pas les démunis. Elle séduit comme par le passé l’intelligentsia, l’élite politique et administrative peu soucieuses et bien éloignées des réalités du pays.

Est-ce une raison d’étouffer le débat et stériliser les pensées en enfermant tout le monde dans le même moule, cette pensée unique qui nous a fait tort par le passé ? Ou au contraire, ne doit t- on pas laisser d’autres voix s’exprimer pour qu’enfin s’ébauchent des voies exploratoires en vue d’une sortie de crise, certes lointaine mais inéluctable ?

Depuis une quarantaine d’années, deux visions politiques et idéologiques ont dominé le débat national sur la question maoraise. Deux écoles de pensée qui se sont violemment et durement affrontées.

Celle des « départementalistes » partisans d’un éloignement de Mayotte du reste des îles Comores et ancré dans la République française et celle de la mouvance révolutionnaire et maoisante incarnée par l’ASEC, le Pasoco et le Front démocratique plus tard, prônant l’indépendance immédiate, l’intégrité territoriale et la révolution nationale démocratique et populaire, certes renvoyée aux calendes grecques ( la RNDP).

Il est de notoriété publique que les présidents Ahmed Abdallah, sacré père de l’indépendance dans l’historiographie des Comores et Ali Soilihi, principaux artisans de la décolonisation ratée de l’archipel des Comores n’avaient aucune doctrine propre en la matière. Ils n’ont jamais été d’authentiques indépendantistes. Ils ont opportunément pris le train en marche en édulcorant la vision révolutionnaire de l’ASEC et du Pasoco, frayant ainsi la voie au séparatisme.

Ahmed Abdallah aurait voulu une « indépendance dans l’amitié et la collaboration avec la France ». Mais, acculé par son opposition incarnée par son successeur, il finit par déclarer unilatéralement l’indépendance et d’exiger le départ de la France et des troupes françaises, deux des 6 points de la plateforme du Front Patriotique Uni ( FPU) très chers aux Mao que le Mongozi a repris après son coup d’état.

De cette bataille frontale entre ces deux écoles, Marcel HENRY, feu Younoussa Bamana et Adrien Giraud ont remporté la partie en atteignant leur objectif principal : la départementalisation de Mayotte en 2011. Le fait est là. Devons nous le nier ?

C’est la quintessence du débat du XXI ème siècle. Les réponses ne tomberont pas du ciel, ni des slogans certes flatteurs et mobilisateurs, ni du simplisme des solutions bricolées ou copiées sur des modèles et références historiques incomparables. Celles que vantent les frères maorais ne sortent pas des sentiers battus. Le département n’est pas la panacée ni une fin en soi. Ce combat unanimement partagé par la classe politique de l’île dissimule fort difficilement des fractures politiques, économiques, sociales, culturelles et religieuses auxquelles elle est confrontée et qui se poseront avec acuité dans les prochaines décennies.

La location de l’île (proposition fantaisiste si elle est réellement préconisée) comme la trouvaille de « l’audacieuse mais pas si originale offre diplomatique (de SAMBI ou du comité Maoré ?) « un pays, deux administrations » (il reste encore quelque chose de nos références au pays du grand Timonier où Deng Xiao ping parlait d’un pays et deux systèmes) ne constituent pas de réponses adéquates à cet épineux contentieux diplomatico- politique.

N’en déplaise aux extrémistes des deux bords, notre regard sur la question maoraise doit absolument se métamorphoser et évoluer. Nous devons repenser globalement et fondamentalement notre approche sur les plans intellectuels, politiques et diplomatiques. Un travail de longue haleine, de dur labeur, de réflexion qui doit mobiliser les énergies et toutes les intelligences, les expériences innovantes, loin des préjugés idéologiques. Le militantisme d’antan a certainement sa raison d’être de part et d’autre dans l’ensemble de l’archipel tout comme l’action diplomatique. Il a produit, reconnaissons le, des résultats probants du côté des départementalistes à Mayotte et du désenchantement et des désillusions de l’autre côté du pays.

Les mutations intervenues dans nos îles, y compris à Mayotte, au cours de ces trois décennies, méritent d’être auscultées, analysées objectivement et prises en compte pour que des réponses adaptées aux réalités contemporaines puissent être apportées. C’est ma conviction profonde.

03 décembre 2009

Bakari MOHAMED


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